PUPPONI Henri

Né à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 1er janvier 1904, mort à Aix-en-Provence le 26 mars 1980 ; professeur de mathématiques ; militant communiste en Corse puis dans l’Hérault ; dirigeant du Front national à Montpellier (Hérault) et membre du Comité régional de Libération ; conseiller municipal de Montpellier.


Henri Pupponi est né dans une famille originaire de l’Alta Rocca en Corse, qui se réclamait de valeurs de gauche. Son grand-père était anticlérical et franc-maçon. Son père, d’abord militaire de carrière devint ensuite administrateur aux Arts et Métiers à Aix-en-Provence. C’est dans cette ville qu’Henri Pupponi fit des études secondaires. Il obtint ensuite une licence d’enseignement en mathématiques à Marseille. Marié en 1927, il eut deux enfants : Jean, né en 1928, et Madeleine née en 1931 qui devint l’épouse d’Emmanuel Le Roy Ladurie* en 1955. Il débuta comme répétiteur au lycée d’Avignon, puis obtint un poste de professeur à Marseille, au lycée Perrier, avant d’aller exercer à Blois puis à Vienne. Il souhaitait passer l’agrégation mais sa santé délicate l’en empêcha et il dut interrompre son activité professionnelle pendant deux ans. En 1932, il fut nommé au lycée de Bastia où il demeura 5 ans.

Depuis 1924, il était membre du parti communiste auquel il avait adhéré à Marseille. À Bastia, il créa un « Collège du travail » destiné aux ouvriers qui pouvaient y suivre des cours du soir. Il participa à une manifestation politique qui eut lieu au théâtre de Bastia au retour des Corses engagés dans les brigades internationales. En 1939 il fut réformé malgré son désir de s’engager. Comme les autres communistes, il fut l’objet d’une surveillance policière malgré la bienveillance de son ami le commissaire Vallecalle. C’est Henri Pupponi qui amena au parti communiste Simon Vinciguerra qui allait devenir un des dirigeants de la Résistance en Corse. Il quitta Bastia avec le souci de s’établir dans une ville universitaire pour faciliter les études de son fils : la famille s’installa à Montpellier où Henri Pupponi reprit contact avec le parti communiste en janvier 1942. Il avait rencontré des militants à l’occasion de gardes forcées sur les voies ferrées. Il créa le Front national à Montpellier en 1943. La première réunion eut lieu le 3 mai. Le professeur Paul Marres y assistait. Henri Pupponi fut responsable du Comité des intellectuels. Il était plus particulièrement chargé de la propagande. Son fils, qui appartenait aux Jeunesses communistes, entra dans « Défense de la France » comme son ami Louis, le fils de Paul Marres. Louis Marres fut tué le 21 août 1944 en combattant dans les rangs des FFI.
Une dénonciation contraignit Henri Pupponi à demeurer dans la clandestinité à partir d’octobre 1943 ; la Gestapo avait arrêté des membres du Comité des intellectuels. Henri Pupponi fut secrétaire du Comité régional de Libération qui proclama son ralliement à la France Combattante le 17 octobre 1943. Quand le commissaire de la République Jacques Bounin arriva le 20 août 1944 à Montpellier, il résida chez Henri Pupponi (qu’il présente dans ses Mémoires comme un ami), avant de pouvoir s’installer à la préfecture.

À la fin de 1945, Henri Pupponi était membre du CDL. Quand le socialiste Jean Bène* en quitta la présidence pour se consacrer à celle du Conseil général. Henri Pupponi lui succéda. Élu au conseil municipal de Montpellier en 1945, il était membre du comité de section de son parti et devint administrateur du journal La Voix de la Patrie. Sa fille, Madeleine, rencontra Emmanuel Le Roy Ladurie en 1952 à un Congrès de l’UNEF. Emmanuel et Madeleine se marièrent en juillet 1955 à Montpellier. Henri Pupponi, retraité en 1965, s’installa en 1967 dans les Alpes où il avait des attaches familiales et où il poursuivit des activités municipales. Après l’intervention soviétique à Prague, sans rompre avec le parti communiste, il avait réduit son action militante.

SOURCES : Arch. dép. Hérault, 136 W 25, 406 W 203. — Gérard Bouladou, L’Hérault dans la Résistance, 1940-1944, Nîmes, éd. Lacour, 1992, 210 p. — Jacques Bounin, Beaucoup d’imprudences, Paris, éd. Stock, 1974, 254 p. —Témoignage de Jean et Madeleine Pupponi (entretien avec Hélène Chaubin en 2009 et correspondance).

Hélène CHAUBIN